Mon premier concert, et pourquoi j'ai failli ne plus jamais jouer

Mon premier concert, et pourquoi j'ai failli ne plus jamais jouer

Mon premier concert, et pourquoi j'ai failli ne plus jamais jouer

Un récit édifiant d'un producteur, d'un ordinateur portable maudit, et de la magie brutale de rater son premier set en direct.

Last updated: Oct 6, 2025. We may earn commissions from links, but only recommend products we love. Promise.
Nico Delray
Nico Delray
Nico Delray

Écrit par Nico Delray

Le rêve : éclairage d'ambiance, foule en délire, tout en harmonie.

La réalité ? Un ordinateur portable à l'agonie, des notes MIDI fantômes, et moi chuchotant « qu'est-ce qui se passe, bon sang » dans un micro en direct.

Revenons en arrière.

J'ai réservé mon premier concert comme n'importe quel producteur ambitieux de chambre — avec une confiance totalement injustifiée par l'expérience. Des amis organisaient un spectacle underground. J'avais Ableton, un launchpad, un sweat à capuche qui me donnait l'air de « connaître des choses », et deux morceaux terminés. Apparemment, c'était suffisant.

Ils m'ont mis en troisième position sur la liste. Emplacement idéal. Juste avant le DJ qui savait vraiment lire une salle.

Installation : l'Anxiété en Sac à Dos

Je suis arrivé avec beaucoup trop de matériel. Deux contrôleurs MIDI, une interface que je n'avais pas testée depuis la dernière mise à jour, des câbles en un nœud enchevêtré qui aurait pu contenir un petit animal, et une clé USB de secours dont je ne savais pas me servir.

J'ai aussi apporté mon ordinateur portable. Le même qui, plus tôt cette semaine, avait planté en ouvrant Google Chrome.

« Tu vas être génial », a dit une amie. Elle le pensait. Je crois. Je voulais la croire. Mais mes paumes étaient déjà moites, et mon monologue intérieur avait basculé en mode cri à plein temps.

Vérification du Son, alias La Première Humiliation Publique

Je branche. Je lance la lecture. Rien ne se passe.

Génial. Pas de son. Classique.

Je débranche. Rebranche. Panique. Je réalise finalement que la sortie audio d'Ableton est réglée sur les haut-parleurs de mon ordinateur au lieu de l'interface. Bravo. Je corrige. J'essaie à nouveau. BOOM — la première grosse caisse joue à plein volume dans le caisson de basses. Le technicien du son sursaute. La salle sursaute. Mes ancêtres sursautent.

« Peux-tu baisser un peu ? » dit-il, d'un ton qui semble l'avoir répété 400 fois ce soir.

Je hoche la tête. Je fais semblant de comprendre le gain staging. Je ne comprends vraiment pas.

Le Set : Une Dépression au Ralenti

Dix minutes plus tard, les choses vont... bien ? Les gens hochent la tête. Je lance un clip. Ça marche. Je tourne un bouton. Quelque chose change. J'ai l'air confiant, peut-être. Puis, l'enfer MIDI.

Soudainement, un synthé ne s'arrête pas de jouer. Une note bloquée. Un fantôme dans la machine.

J'essaie de couper la piste. Non. Changer le patch ? Non. Ça continue, comme une sorte de banshee MIDI vengeresse. Je panique et arrête le clip. Silence. Aucun son. La salle se tourne vers moi — pas tous à la fois, mais comme une vague lente de suspicion.

Je marmonne dans le micro : « Euh, petit problème technique. Une seconde. »

Mauvaise idée. Maintenant, tout le monde sait que quelque chose ne va pas. Je recharge le set. Ça plante. Je redémarre. Ça bloque. Je bois la moitié d'une bière tiède et essaye d'avoir l'air de « juste ajuster les niveaux ».

Le Résultat : Moi, une Salle de Bain, et la Mort de l'Ego

J'ai terminé le set. Plus ou moins. J'ai joué un dernier morceau depuis Spotify juste pour passer le temps et j'ai dit « merci » d'une voix deux octaves au-dessus de la normale.

Puis je suis allé aux toilettes, j'ai verrouillé la cabine, et j'ai eu une crise existentielle complète à côté d'un distributeur de savon couvert de graffitis.

La Partie Folle ? Je Suis Revenu.

Pas cette nuit-là. Cette nuit-là, je suis rentré chez moi, ai tout débranché et envisagé de vendre tout mon matériel pour financer une vie paisible de bibliothécaire.

Mais une semaine plus tard, j'ai réessayé — plus petite salle, installation plus simple, moins d'attentes. Pas d'ordinateur portable cette fois. Juste une groovebox et une pédale de boucle. Et ça a marché. Pas parfaitement — mais suffisamment.

Parce que voilà le truc : votre premier concert est censé être nul. C'est censé vous rendre humble, démolir votre ego, et vous montrer tous les trous de votre installation. C'est comme un bizutage créatif. Si vous survivez, vous avez droit à l'entrée dans le club.

Leçon de l'Histoire ? Testez Votre Matériel. Et Vos Nerfs.

Aussi : apportez des écouteurs. Restez simple. Préparez-vous à l'échec. Et sachez que tout le monde qui avait l'air cool sur scène a un jour passé une soirée exactement comme celle-ci. Probablement pire.

J'ai failli ne plus jamais jouer.
Et je suis tellement content de l'avoir fait.

Nico Delray
Nico Delray
Nico Delray

Écrit par Nico Delray

Nico Delray est un guitariste de tournée devenu rédacteur spécialisé en matériel, avec une passion pour les pédales originales et les créations artisanales. Il a fait ses armes dans les clubs DIY à travers le Midwest et écrit maintenant depuis un appartement à Brooklyn rempli de synthés, de cordes et de pédales d'effets. Chez Audio Chronicle, il apporte une oreille de musicien à chaque critique—pas de battage médiatique, juste un son honnête.

Commentaires

Pas de commentaires pour le moment.

Nico Delray

Écrit par Nico Delray

Nico Delray est un guitariste de tournée devenu rédacteur spécialisé en matériel, avec une passion pour les pédales originales et les créations artisanales. Il a fait ses armes dans les clubs DIY à travers le Midwest et écrit maintenant depuis un appartement à Brooklyn rempli de synthés, de cordes et de pédales d'effets. Chez Audio Chronicle, il apporte une oreille de musicien à chaque critique—pas de battage médiatique, juste un son honnête.